Premier point : pas de neutralité possible.
Ici paraît l'illusion critique : croire qu'on peut se tenir en une pensée "objective" qui n'impliquerait pas tout ce qu'il en est du "sujet".
On est neutre pour ce qui n'a pas d'importance. Pour le grave et l'essentiel, impensable. On n'est pas neutre devant Auschwitz. Ou alors !...
Il faut bien qu'il y ait un absolu. Mais le grand problème des humains, c'est de ne pas savoir où il est. La ligne de séparation change. L'impossibilité et l'interdit ne sont pas fixés.
Où suis-je ? D'où est-ce que je parle ?
Immédiate difficulté, dont je finis par penser qu'elle est insoluble, si l'on prétend lui donner une solution qui ferait disparaître la question. On ne peut qu'habiter la question de façon vivante et vivifiante, et non mortifère.
C'est, bêtement, l'opposition du particulier et de l'universel. On est toujours "quelque part", il n'y a pas d'humain qui soit l'idée d'humanité ; il est chair ou il n'est pas. Mais la pensée veut l'universel : tout l'humain et tous les humains.
Comment tenir les deux ?
Question absurde tant qu'on est dans la dépendance d'un système totalisant (quel qu'il soit). Question voilée dans bien des dialogues, où ce qui tient lieu d'universel est... une volonté de dialogue - qui survole les différences.
Il y a des cas où la question est forte. C'est le mien. Il se trouve que mon lieu, mon lieu essentiel (du moins je le crois et l'espère), c'est la foi chrétienne. Voilà qui situe avec force ! L’Évangile n'est soluble dans rien d'autre ; c'est une parole, c'est un homme, un nom qui se disent avènement de l'inouï, et au-delà de toute particularité, pour tous les humains. Comment concilier cela avec cette ouverture, cette diversité que semble exiger l'universel (et le dialogue) ?
Il n'y a pas de conciliation.
Il y a, c'est vrai, deux positions possibles, aussi mauvaises l'une que l'autre : la prétention des chrétiens à posséder, seuls, la Vérité ; tout le reste est erreur ou attente. Ou le christianisme enfin en accord avec la mentalité contemporaine ; tout ce qui, en lui, résiste à cet arrangement doit se défaire.
Deux façons de voir qui ont cet avantage : ça ne coûte rien, on est à l'aise, c'est immédiat (je l'entends du fond ; car bien sûr, on peut développer, publier, débattre... et mener sa vie dans un style ou dans l'autre).
S'il n'y a pas de solution, quel chemin ?
Je crois bien que tout ce que j'ai écrit (ou pourrais écrire) est dans l'espace de cette question.
A suivre...
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