PARLER DE DIEU
Il n'y a que deux
excuses pour parler de Dieu : le plaisir et la nécessité. Tous les autres
motifs sont mauvais, spécialement l'intérêt et le devoir.
Quoi, même le devoir ?
Et pourquoi parler d'excuse ? Est-ce
qu'il n'est pas tout naturel que nous parlions de Dieu, si nous croyons en lui
?
Tant pis si je heurte : je me méfie
de ces bons sentiments. Ils autorisent trop souvent à parler de Dieu avec une
facilité suspecte.
La seule parole qui vaille ici, c'est
celle qui a chance d'être, pour qui l'entend, éveil. Et comment peut-elle
éveiller si cela ne vient pas du profond de l'homme - ce qu'il ne peut pas ne
pas dire, ce qui jaillit de lui par surabondance ?
ooOoo
POUR L'UTOPIE REALISTE
Utopie est morte, paraît-il.
Bonne chose, si ça veut dire la fin de cette prétention
terrifiante de savoir ce que doit être l'humanité future et d'en tirer argument
pour écraser l'humanité présente.
Mais ce peut être aussi la fin de
l'espoir. J'entends : l'espoir que ça change vraiment. Nous serions condamnés à
accepter le monde comme il est et comme il va ; avec une petite, très petite
marge de manoeuvre pour, tout de même, limiter les dégâts. Quant à l'idée qu'on
pourrait partir d'ailleurs, d'une autre façon de voir les gens et les choses,
elle passe aux oubliettes de l'histoire.
Mais partir d'ailleurs, ce peut être
partir de ce que sont réellement les gens et les choses au lieu de rester
ficelés dans les fantasmes de l'économie mondialisée. Et ça n'implique pas
nécessairement, pas du tout, qu'on glisse de là vers la Terreur. Car la réalité
des choses et des gens veut la liberté.
C'est pourquoi je suis un partisan résolu de l'utopie
réaliste.
ooOoo
TOLÉRANCE
Il y a une équivoque de la tolérance. On
juge qu'elle est un progrès assez décisif de la conscience humaine -
précisément parce qu'elle reconnaît le droit de la conscience à se déterminer
par elle-même.
Chacun est
libre de penser comme il pense.
Chacun est libre de vivre comme il vit, dans les limites
de la loi (Ah, il y a tout de même une limite...) Pas question de revenir
là-dessus.
Mais.
Mais la tolérance peut en fait
signifier le plus parfait mépris. Soyez chrétiens, musulmans, athées,
bouddhistes, stoïciens, rien du tout, vous êtes libres, libres - parce qu'on
s'en moque, parce que ça n'a aucune importance. Mais faites des chèques sans provision,
ne payez pas vos impôts, venez au boulot quand ça vous chante,
"volez" un bifteck pour nourrir vos enfants et, pour la tolérance,
vous repasserez !
C'est que vous avez touché la chose
sérieuse : l'argent. Autrement dit, une société est tolérante pour ce qui, à
ses yeux, ne compte guère ; elle est parfaitement intolérante pour ce qui lui
est essentiel.
De quoi méditer.
ooOoo
VIVE LE
MARCHÉ !
Si vous voulez acheter un téléviseur, divers cas peuvent se
présenter.
Si vous êtes très pauvre, eh bien c'est simple : vous
vous en passez.
Si vous êtes pauvre, vous l'achetez à crédit,
c'est-à-dire vous payez 30% plus cher.
Si vous êtes dans une honnête moyenne, vous le payez au
prix marqué.
Si vous êtes
riche, il y a bien dans vos relations quelqu'un qui pourra vous le faire avoir
à 30 % moins cher.
Si vous êtes très riche, vraiment très riche, le
fabricant se fera une joie de vous l'offrir.
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